
Une affaire montée en épingle
Ce n’est pas nouveau, la ligne de démarcation entre la liberté d’expression et l’injure, la calomnie ou encore la diffamation jouit d’un flou de plus en plus artistique.
L’affaire, que relève le journaliste du “Le Temps”, Olivier Francey, commence avec une exposition de photographies – d’un certain Demir Sönmez, sympathisant du PKK qui s’est trouvé des origines arméniennes un peu sur le tard – où apparait une affiche avec le portrait d’un adolescent de 15 ans, Berkin Elvan, décédé en mars 2014, soit neuf mois après avoir été frappé par une cartouche de gaz lacrymogène lors de manifestations pour la sauvegarde du parc de Gezi à Istanbul, manifestations pacifiques, du moins au début, et que notre fédération avait d’ailleurs cautionné. L’affiche incriminée mentionnait que Berkin avait été “tué sur ordre du Premier Ministre turc” de l’époque !
De ce que nous avons appris, plusieurs passants turcs se sont émus de cette accusation et ont alerté le Consulat général de Turquie à Genève qui a cherché à joindre Guillaume Barazzone, un des Conseillers administratifs de la Ville de Genève. Ce dernier n’étant pas disponible, il n’y aura pas d’échange entre les partis mais, selon un journaliste qui nous a contacté, le Conseiller administratif Rémy Pagani, qui a eu connaissance de cet appel, aurait immédiatement contacté “Le Courrier” en mal de publicité, afin de diffuser l’information ou, plutôt, l’infox.
C’est cette manipulation – peu digne d’une institution étatique comme la Ville de Genève – à des fins purement politiques que nous avions dénoncé au “Le Temps”. Quant à l’affiche elle-même, certes sciemment provocatrice, elle ne nous posait aucun problème.
L’article en question peut être consulté directement sur le site du « Le Temps » .