
Grandson classique
Découverte à Topkapi, musiques palatines du sultan ottoman
Le 19 mars 2017 à 17h, Emmanuel Bardon et l’ensemble Canticum novum, Église romane de Grandson
C’est à la cour de la Sublime Porte que naît au XVIe l’une des musiques les plus raffinées du Proche et du Moyen Orient, musique palatine fondée sur l’art du maqâm, répertoire sur lequel repose la musique arabe ancienne. Cette forme musicale s’est épanouie au fil des siècles, pour l’enchantement des sultans mélomanes. Militaires, religieux et aristocrates, chacun a voulu développer une forme musicale spécifique, telle une bannière pour affirmer le symbole de sa puissance. Ainsi s’est enrichie une musique délicate et diversifiée assimilant tous les aspects culturels de l’immense empire ottoman. Les pièces présentées d’origine ottomane, sépharade, arménienne ou palestinienne, en sont un parfait reflet.
La réussite de Canticum Novum
consiste à proposer des allers-retours incessants entre les cultures, à marier les influences entre la musique d’Europe occidentale et celle du bassin méditerranéen, réunissant le monde chrétien et un Orient marqué d’une double hérédité juive et mauresque, pour que la musique permette encore et toujours d’inciter au dialogue, à la découverte, à la complicité, au questionnement.
Emmanuel Bardon
Baryton, il a d’abord étudié le violoncelle pour finalement se consacrer au chant. Il obtient son diplôme de chant après s’être formé à la Maîtrise du Centre de musique baroque de Versailles. Il se perfectionne auprès de Montserrat Figueras, Jordi Savall, …, et continue ses recherches chez Ronald Klekamp. Il collabore régulièrement avec divers Ensembles : le Concert spirituel, La Capella Reial de Catalunya, les Musiciens du Louvre ou la Symphonie du Marais, …. Il fonde Canticum Novum en 1996, ensemble avec lequel il se produit un peu partout en Europe.
Gülay Hacer Toruk, chanteuse française d’origine turque, est considérée comme une incarnation des plus marquantes du chant traditionnel turc. Elle présente la musique turque dans toute sa richesse, et elle est appréciée pour son éclectisme artistique : passionnée de musique traditionnelle, elle est aussi active dans le domaine de la danse, du conte et de la musique contemporaine. Née à Istanbul, elle est comme cette ville le regard et le cœur tournés vers l’Orient et l’Occident tout à la fois.
Aliocha Regnard, violoniste de formation s’oriente très tôt vers les musiques improvisées. En 1998, il co-fonde «Légende la lune» (musique du monde) tout en apprenant à jouer de deux vièles à archet à cordes sympathiques : le nyckelharpa d’origine suédoise et la fidula d’origine espagnole. C’est en particulier avec le nyckelharpa qu’il compose et se forge un univers musical particulier, puisant son inspiration au coeur des musiques anciennes d’Orient et d’Occident.
Spyros Halaris, chanteur, joueur de kanun et de luth, commence par le chant byzantin, puis poursuit ses études au Conservatoire National d’Athènes. Parallèlement, il y apprend le kanun auprès de Panos Dimitrakopoulos et découvre le oud et le luth de Constantinople en autodidacte. C’est aux côtés de son père, compositeur et musicologue, qu’il approfondit ses recherches sur la musique grecque antique et byzantine. Sa connaissance des traditions dans lesquelles est joué le kanun, et sa pratique de divers luths, font de Spyros Halaris un musicien très sollicité dans le domaine de la musique médiévale et dans celui du baroque.
Philippe Roche, initié au jazz par Michel Petrucciani, apprend parallèlement le luth oriental (oud) auprès de grands maîtres arabes. Il participe à des expériences très variées en tant que musicien, pour l’Orchestre du Cirque de Moscou et l’Orchestre du Cirque sur glace de Moscou, partage sa vie professionnelle entre les concerts, la composition et la pédagogie. Il est actuellement responsable en France voisine d’un département jazz et formateur en culture musicale.
Isabelle Courroy entamait Il y a plus de vingt-cinq ans dans les Balkans un périple à la recherche des modes de jeu des flûtes kaval de tradition pastorale jouées dans toute l’Europe Orientale et l’Anatolie, (dont le nom turc vient de «q-w-l», «parole» en arabe), instrument dont elle s’est faite pionnière en Europe Occidentale. Explorant à la fois la vigueur et la délicatesse des différents styles du jeu des flûtes obliques et la puissance d’un son organique sculpté dans la matière brute du souffle, elle est saluée pour la plasticité de son jeu, la diversité de sa culture, la spécificité de son langage.
Ismaïl Mesbahi, influencé dès son enfance par les musiques du Maghreb et du Moyen Orient, a tiré profit de ses voyages et de ses rencontres musicales pour affiner sa perception des rythmes, couleurs et sons, des subtilités et de la finesse de la musique orientale. Il a également élargi son répertoire aux musiques balkaniques et turques, rencontre entre musiques occidentale et orientale. Accompagnateur de la danse sur scène, cette activité l’amène à approfondir ses recherches entre mouvement et rythme. Instrumentiste talentueux, Ismaïl ravit par son jeu remarquablement prenant.
Emmanuelle Guigues étudie la viole de gambe à la Schola Cantorum de Bâle auprès de Jordi Savall et Paolo Pandolfo et se perfectionne ensuite à Paris. Elle se produit et enregistre au sein de diverses formations dont le Baroque Nomade, Les Paladins, Canticum Novum, l’Oxymore, …, et s’implique dans la création de pièces contemporaines pour viole de gambe, celles de George Benjamin, Claire Renard, Philippe Hersant, entre autres. Au travers de ses voyages, là où son instrument l’emmène (Ethiopie, Syrie, Iran, Inde, Roumanie, …), elle découvre le Kamansheh caucasien auquel l’initient Gaguik Mouradian et Mohamad Merati. Elle cultive volontiers les rencontres avec d’autres formes d’expression, théâtre, cinéma, ou encore la danse. Ses enregistrements en tant que soliste sont salués par la critique.
Contact et réservation : www.concertsdegrandson.net