Elections cantonales genevoises 2018 – 2

Dans notre premier article, “Elections cantonales genevoises – 1“, nous vous avions informé que nous voulions soumettre aux candidat(e) ou à leurs partis et autres mouvements, des questions plus ciblées et qui intéressent tout particulièrement les Suisses d’origine turque.

A l’approche du jour où les électeurs genevois vont voter pour ces cantonales, nous vous proposons de prendre connaissance de diverses contributions et opinions de certains candidat(e)s qui ont aimablement répondus à nos sollicitations. Certains d’entre eux ont exprimé leurs positions en répondant directement à notre questionnaire ; d’autres ont préféré dialoguer avec nous, soit par téléphone, soit autour d’un café. Vu leur emploi du temps chargé et qui coïncidait avec la période des vacances de Pâques, nous tenons ici à sincèrement les remercier pour avoir pris le temps d’interagir avec nous.

Vous trouverez ci-dessous, les contributions les plus significative des candidats qui ont répondu d’une manière claire et non-détournée à notre questionnaire :

Quelques informations supplémentaires quant aux partis et mouvements que nous avons contactés :

PLR

Le PLR, dans son ensemble, a toujours été bienveillant à l’égard des Suisses d’origine turque ; il serait difficile d’énumérer ici tous les candidats avec lesquels nous avons une convergence de vue, que ce soit sur les différents thèmes de cette campagne ou, d’une manière plus spécifique, sur les thématiques qui nous touchent.

Pour l’élection au Grand Conseil, nous citerons en particulier : Murat Julien Alder, Simon Brandt, Rémy Burri, Adrien Genecand, Patrick Malek-Asghar, Philippe Meyer.

Pour l’élection au Conseil d’Etat, nous soutiendrons le député Alexandre de Senarclens et le sortant Pierre Maudet, dont les positions concernant nos préoccupations sont connues de longue date et qui n’ont pas changées.

En revanche, en ce qui concerne la députée Nathalie Fontanet, nous sommes quelque peu dubitatifs: en effet, on se souviendra que le 11 avril 2015, elle avait appelé les députés du Grand Conseil à se rendre à Berne pour commémorer les 100 ans du prétendu “génocide arménien”; ceci n’aurait pas dérangé les Turcs et leurs amis si elle n’avait joint à son courriel un flyer avec une fausse photo tirée d’un film tourné à Hollywood en 1919 et ayant pour sujet des femmes nues soi-disant crucifiées par des Ottomans. Nous regrettons ce type d’action qui ont pour but de manipuler l’opinion publique en vue d’assoir les préjugés de ceux qui les diffusent.  Nous vous laissons juge.

Sachant qu’un bon nombre de nos membres, qui sont également des adhérents du PLR, entretiennent des relations amicales avec les membres de ce parti, nous demandons donc à nos membres et amis de favoriser le PLR lors de ces élections.

GEM

“Genève en Marche”, dernier né des partis politiques genevois, ne nous est pas inconnu. Nous avions rencontré les membres fondateurs de GEM en 2005, alors que le MCG venait d’être constitué. Lors de notre toute première rencontre, à laquelle participaient Eric Stauffer et Carlos Medeiros Saraiva, nous avons été immédiatement séduit par l’écoute et la bienveillante attention que ces deux politiciens ont porté à nos préoccupations. Eric Stauffer avait été extrêmement clair quant au danger d’instrumentalisation de l’Histoire par le biais de monuments et autres artifices du même acabit. Il était d’avis que les politiciens n’avaient pas à déterminer l’Histoire dont la compétence doit être laissée aux historiens et eux seuls.

Soucieux de préserver le vivre-ensemble, si cher à Genève, et de préserver les intérêts de la “Genève internationale”, Eric Stauffer s’est toujours opposé avec fermeté au monument arménien, “les Réverbères de la mémoire” sélective, qui devrait être inauguré par les activistes arméniens ce 13 avril 2018.

Homme de principe, Eric Stauffer mérite notre gratitude. il en est de même pour notre ami, Carlos Medeiros Saraiva, qui est toujours à l’écoute de nos préoccupations. La ligne politique de GEM est claire, notamment pour les sujets controversés dont nous sommes les victimes. Les réponses au questionnaire de son co-listié à l’élection au Conseil d’Etat, Ronald Zacharias, parlent d’eux-même. Nous vous demandons donc de soutenir les candidats de ce nouveau parti.

MCG

Depuis de longues années déjà, nous avons des relations privilégiées avec le MCG, un parti que nous avions approché dès sa fondation et soutenu lors des élections pour le Grand Conseil de novembre 2005. Nous avons souvent eu des rencontres avec leurs membres et dirigeants qui nous ont fait, à plusieurs reprises, l’honneur d’assister à nos conférences et autres activités culturelles. Nous avons beaucoup apprécié la réactivité des candidat(e)s et leurs réponses à notre questionnaire.  Outre les candidats au Grand Conseil qui y ont répondu et/ou qui nous connaissent comme Daniel Pastore ou Daniele Magnin, nous voudrions également apporter notre soutien au candidat au Conseil d’Etat, Mauro Poggia, qui a toujours été à nos côtés et qui est aussi apprécié de ses adversaires par la sincériteé de son engagement.

UDC

Depuis des années, l’UDC favorise le développement des relations entre la suisse et la Turquie. Les Turcs n’ont pas oublié les propos courageux que Monsieur Blocher avait eu en Suisse et en Turquie quant au détournement par des groupes ethnocentriques de  l’article 261 bis. En ce sens, la Cour européenne des droits de l’homme lui a donné raison encore récemment raison à trois reprises. Concernant le funeste monument arménien de Genève, l’UDC, à plusieurs, reprises s’est interposée à ce projet qui ne sert ni les intérêts de Genève, ni de la Suisse en général, lors de débats au Conseil municipal ou lors de votes au Grand Conseil.

Nous proposons à nos membres et amis de soutenir les candidats de l’UDC dont certains nous sont connus : Le Conseiller national, Yves Nidegger, avocat mais surtout ami de notre Fédération, Partick Lussi, Marc Falquet et Pascal Rubeli.

Ensemble à Gauche

Après avoir plusieurs fois échangé des courriels avec le secrétariat d’Ensemble à Gauche, fort aimable au demeurant, nous constatons qu’à part trois candidats, les autres postulant(e)s n’ont pas donné suite aux messages qui leur ont été transmis.

Si nous n’avons pas pu nous faire une idée du profil de la plupart des candidat(e)s d’Ensemble à Gauche, d’autres nous sont connus pour leur hostilité à notre égard : Rémy Pagani tout d’abord, qui a beaucoup œuvrer pour promouvoir le projet du monument arménien, les “Réverbères de la Mémoire”, et Christian Zaugg qui avec une dizaine d’autres Conseillers municipaux signait la funeste motion M-759 du 8 décembre 2007.

PS 

Le PS genevois, malgré plusieurs sollicitudes, n’a pas donné suite à notre demande de transmettre nos questionnaires à ses candidat(e)s. Néanmoins, plusieurs candidats du PS genevois nous ont informés d’une « certaine réticence » — vraisemblablement alimentée par des idées préconçues fruit d’une campagne de dénigrement à l’encontre de la Turquie —  qu’aurait la direction du PS à engager un dialogue avec notre Fédération et avec les Turcs en général. Si les entretiens « musclés » avec certains dirigeants et militants du PS genevois dans le passé  sont encore vivaces dans nos esprits, nous nous rappellerons aussi que Mme Anne Emery-Torracinta avait, par le passé, aimablement répondu à nos questionnaires (voir ICI).

Certains de nos membres et amis domiciliés à Meyrin, nous signalent la candidature au Grand Conseil de Mme Xhevrie Osmani, Conseillère municipale et fille de Faruk Osmani que certains d’entre nous connaissent d’ailleurs depuis longue date. Que sa démarche soit couronnée de succès.

En revanche, d’autres candidats du PS genevois nous sont connus pour des prises de positions au relent turcophobe ni de conscience particulière des réels intérêts suisses. Pour mémoire, nous mentionnerons Sylvain Thévoz qui avait, par courriel, violemment pris à partie Me Alain Marti pour avoir alerté le Conseil municipal du projet d’installer “Les Réverbères de la mémoire” dans le périmètre immédiat des Nations-Unis, mettant ainsi en péril la “Genève internationale”. Dans son courriel, Thevoz arguait du fait que l’existence du prétendu “génocide arménien” bénéficiait “d’un consensus général”. Ironie du sort, la Cour européenne des droits de l’Homme à Strasbourg, par deux jugements en décembre 2013 et en octobre 2015, invoquera l’argument contraire, c’est à dire que le “génocide arménien” “ne faisait pas l’objet d’un consensus général”, contrairement à la Shoah ! Et enfin, Nicole Valiquer Grecuccio qui avait, soutenu la motion M-759 à l’origine du projet de monument arménien.

PDC

Connu pour sa proximité avec des groupes ethnocentriques qui nous sont ouvertement hostiles, le Parti démocrate-chrétien qui se veut être “le trait d’union”, n’a pas daigné donner suite à nos sollicitations. Nous avions d’ailleurs eu des échanges enrichissants et cordiaux avec certains élus du parti, notamment sur la problématique arménienne ; nous regrettons ce manque de dialogue.

Pour rappel, un certain nombre de membres du PDC sont des fervents défenseurs d’une lecture unilatérale de l’Histoire et ont soutenu avec opiniâtreté le projet du monument arménien de Genève. Il s’agit pour l’essentiel des membres de ce que les historiens qualifient de “géno-club”, à savoir : Alain de Kalbermatten que notre Président a déjà rencontré, Jean-Charles Lathion, Anne Marie von Arx-Vernon. N’oublions pas Guy Mettan, avec qui nous avions croisé le fer lors d’une émission radio sur l’affaire Perinçek c. Suisse à la CEDH et qui  avait déposé la motion M-2253 demandant à ce que le monument arménien soit érigé au parc de l’Ariana. Cette motion avait été soutenue par la gauche et le PDC, mais combattue par le MCG, l’UDC et le PLR. Nous avions également activement œuvré pour faire capoter cette motion.

Nous remercions nos membres et amis qui ont souhaité être éclairés davantage dans leur choix électoral et qui ont sollicité dans ce but notre Fédération.  Votez selon votre conscience et vos affinités politiques en évitant de gratifier par votre bulletin tous ceux qui n’ont pas manifesté de turcophilie, ni de conscience des véritables intérêts suisses.

Il incombe aux 5 500 Suisses d’origine turque de tenir compte des positions des uns et des autres au moment de déposer leur bulletin dans l’urne…