
Dans le cadre des élections cantonales vaudoises 2017, nous soumettons aux candidats et à leurs partis des questions plus générales et qui intéressent tout particulièrement les Turcs de Suisse.
Voici les réponses reçues du Parti Vert’libéral vaudois:
“Elections cantonales 2017 – les Vaudois d’origine turque vous questionnent“
Question 1
On constate que nombre de jeunes issus de l’immigration subissent une discrimination lors de la recherche d’une place d’apprentissage ou lors de l’embauche, notamment de par leur nom à consonance typiquement étrangère.
Que proposez-vous pour lutter contre ce type de discrimination en particulier ou contre toute autre forme de ségrégation sociale ?
Question 2
L’avenir appartenant aux jeunes, avez-vous des solutions pour favoriser leur engagement dans la vie politique et citoyenne, notamment pour le cas de ceux issus de l’immigration ?
Question 3
Pour illustrer un problème récurrent de ces dernières années, et qui est lié à la sécurité publique, nous rappelons la manifestation, dûment autorisée, organisée en date du 12 septembre 2015 par des associations turques de Suisse, ayant pour thème la condamnation du terrorisme et l’appel à la paix, qui a eu lieu à la Helvetiaplatz à Berne.
Alors que cette manifestation se déroulait de façon festive et pacifique, avec la participation de familles et d’enfants, des appels à perturber violemment cette manifestation ont été lancés sur les réseaux sociaux par des éléments liés au groupe terroriste PKK.
Cette contre-manifestation non-autorisée a donné lieu à des scènes d’une extrême violence, les militants du PKK molestant sans distinction les manifestants pacifiques et les passants, blessant grièvement plusieurs personnes, dont des enfants. La police, totalement débordée, a été également prise à partie par le PKK et dénombre aussi des blessés dans ses rangs. Jusqu’à tard dans la soirée, les activistes du PKK, armés de barres de fer, de pierres et de moyens pyrotechniques, ont semé la désolation dans le centre-ville de Berne, s’en prenant entre autres au mobilier urbain et au siège de la police cantonale.
Ce genre d’incidents à caractère raciste ayant déjà eu lieu dans le passé, s’ajoute à la pratique du racket, de la dîme de guerre, du trafic de drogue, de la traite d’êtres humains, et ne saurait être toléré, selon nous, sur le territoire suisse.
Dès lors, et sachant que Lausanne est un des foyers de la menace que représente le PKK, que pensez-vous que l’on puisse faire pour assurer la sécurité des personnes, et notamment celle des vaudois d’origine turque en face d’une telle organisation ?
Par ailleurs, dans son rapport “Switzerland’s Security 2015 », le Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports déclare, entre autres, que “le PKK continue d’être perçu comme une organisation terroriste violente et extrémiste, dont la propension à la violence n’a pas diminué”.
Par conséquent, pensez-vous que la Suisse devrait, à l’instar de l’Union européenne, des Etats-Unis, du Canada, mettre officiellement le PKK sur la liste des organisations terroristes ?
Question 4
Récemment, en 2013 et 2015, des arrêts de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) à Strasbourg, où notre Fédération fut tiers intervenant, ont sonné comme une remise à l’ordre en condamnant par deux fois la Suisse dans le procès Perinçek c. Suisse.
On se souviendra que cette péripétie juridique avait débuté devant les tribunaux lausannois en 2007 après que le Dr. Perinçek avait réfuté, en Suisse, l’expression de “génocide arménien” pour qualifier les événements survenus dans l’Empire ottoman il y a plus d’un siècle, pour finalement se conclure à Strasbourg.
Il ressort des jugements de la plus haute autorité judiciaire européenne “qu’il n’y a pas de consensus général” sur les événements de 1915, que “le sujet est encore largement débattu par les historiens”, et que les événements en question ne peuvent en aucun cas être comparés à la Shoah. De plus, la Cour rappelle que la qualification de “génocide” est une notion de droit bien définie. En effet, selon la Convention de l’ONU de 1948, seul un tribunal compétent peut statuer sur la qualification de “génocide” pour tel ou tel événement.
Dès lors, partagez-vous le principe selon lequel, dans un Etat libre, il n’appartient pas aux politiques, même animés des meilleures intentions, d’écrire l’Histoire, ni de se substituer à un tribunal par le biais de motions, postulats, lois, etc. ?
Réponses 1 à 4
Il s’agit de problématiques qui doivent être réglées au niveau fédéral. Dans le cadre d’une élection cantonale, il n’est pas pertinent d’y apporter une réponse.
Question 5
Le législateur vaudois a donné la possibilité d’une reconnaissance d’intérêt public pour les communautés religieuses vivant dans notre canton (Constitution de 2003, Art. 171). Par le règlement d’application du 24 septembre 2014 (LRCR), le Conseil d’Etat vaudois a défini les conditions de cette reconnaissance.
Pensez-vous qu’une telle reconnaissance de la communauté musulmane peut être un acte intégrateur, pouvant aider à réduire les préjugés et surtout contrer l’islamophobie ?
Réponse 5
Les vert’libéraux ont une position très clair sur la séparation du religieux et de l’Etat. La reconnaissance proposée a pour but de donner l’accès aux autorités religieuses (pasteur, curé, rabbin, imam ou autre) à des personnes prises en charge dans des structures étatiques (hôpitaux, prison…) et qui en ressentes le besoin. Tout en s’assurant que cet accès n’est pas utilisé à des fins de radicalisation.
Dans les faits, nous considérons que la reconnaissance est un acte entre Etat et organisation religieuse, ainsi un soutien actif à cette démarche de notre part n’est pas envisageable. Par contre, il est clair que nous accepterons cette reconnaissance pour toute organisation respectant l’Etat de droit et qui s’est conformé au processus prévu. Y compris pour des organisations issues de la communauté musulmane.