La Turquie, pays neutre durant la Seconde Guerre mondiale, est particulièrement choyée par les puissances belligérantes qui tentent de faire basculer Ankara dans leur camp. Winston Churchill, alors, Premier ministre britannique tient beaucoup au ralliement de la Turquie. L’Allemagne nazie a pour sa part besoin de matières premières telles que le chrome, indispensable pour son industrie d’armement et dont la Turquie est un grand producteur.
Ansi, au cœur de la Seconde Guerre mondiale, la Turquie neutre est au centre de toutes les attentions. Le Premier ministre britannique tient beaucoup au ralliement d’Ankara, au contraire de ses généraux qui rechignent à protéger le pays contre les forces de l’Axe, au détriment de l’engagement sur des théâtres d’opérations prioritaires. L’Allemagne a pour sa part besoin du chrome, indispensable à son industrie d’armement, dont la Turquie est son seul fournisseur.
Fin 1943, les Alliés affrontent les Allemands en Italie, mais aussi dans les îles du Dodécanèse, à proximité de la Turquie. L’offensive britannique, qui vise à obtenir l’entrée en guerre de la Turquie et le contrôle des Détroits (le Bosphore et les Dardanelles), est rapidement matée par une contre-attaque allemande.
Churchill insiste pour convaincre les Turcs d’abandonner leur neutralité, mais les Américains, soutenus par Staline, refusent de se laisser détourner de leur objectif principal : le débarquement en France (opération Overlord). Il est essentiel de cacher à Hitler l’évolution de ces négociations afin de le laisser dans le flou quant aux intentions des Alliés.
On imagine aisément les trésors de ruse et la quantité de manœuvres secrètes nécessaires aux diplomates turcs pour maintenir des bonnes relations avec les deux camps.
C’est dans ce contexte qu’intervient Elyesa (İlyas) Bazna, un turc d’origine albanaise. Alors qu’il est domestique à l’ambassade de Grande-Bretagne à Ankara, il propose ses services à Franz von Papen, ambassadeur d’Allemagne, qui lui donne le nom de code « Cicéron ». Bazna réussit à communiquer des informations secrètes de tout premier ordre aux responsables de l’Auswärtiges Amt, le service secret du Ministère des Affaires étrangères allemand. Mais la guerre entre les services allemands est impitoyable et, surtout, Hitler refuse de tirer parti des précieux documents britanniques obtenus par « Cicéron » et d’entendre ce qui ne lui plaît pas, comme l’intention des Alliés d’attaquer le Mur de l’Atlantique.
Soixante-sept ans après le mythique film L’Affaire Cicéron (titre original : Five Fingers) de Joseph L. Mankiewicz, le producteur turc Mustafa Uslu — connu pour son film « Ayla, fille de guerre » que nous avions présenté dans le cadre du Festival International du Film Oriental de Genève en 2018 — vous invite à redécouvrir au travers de « Çiçero » (2019) une histoire basée sur des faits réels et à vous imprégner de la tension qui régnait, à l’époque, à Ankara sous les sombres nuages de la Seconde Guerre mondiale.
Cet événement est organisé par Genève Culture (Cenevre Kültür – Geneva Culture), une agence événementielle en plein essor, qui a pour but, entre autres, d’offrir aux générations qui grandissent en Suisse l’occasion de mieux comprendre leurs racines et de renforcer leurs liens avec leurs familles en partageant la culture de leur pays d’origine, la Turquie.
En Suisse romande, Çiçero sera projeté (en turc, sous-titré en français) les :
Mercredi 20 mars 2019 à 20:45
Cinéma Odéon
Place Dufour N° 4
1110 Morges
et,
Jeudi 21 mars 2019 à 20:45
Cinéma Cinérama Empire
Rue de Carouge N° 72-74
1205 Genève
Réservation et achat de billets en ligne ICI ou aux guichets 30 minutes avant la séance.