Second tour de l’élection complémentaire du Conseil d’Etat genevois – informations générales – informations générales
Le Conseil d’Etat est élu selon le système majoritaire, c’est-à-dire que, « pour être élu dès le premier tour de scrutin, la majorité absolue (moitié des bulletins valables, y compris les bulletins blancs, plus une voix est requis, alors qu’auparavant, seule une majorité relative constituée du tiers des bulletins valables (bulletins blancs exclus) suffisait.
Aucun des candidat-e-s qui se sont présenté-e-s pour le premier tour du 7 mars n’ayant atteint la majorité absolue, le deuxième tour de cette élection verra quatre prétendant-e-s se disputer pour un siège. C’est le dimanche 28 mars 2021 que les Genevois-e-s se prononceront.
La Chancellerie d’Etat a fait parvenir, à chaque électrice et électeur, une brochure explicative sur les modalités de vote — soit par correspondance, soit en vous déplaçant au bureau de vote — pour ce second tour de l’élection complémentaire du Conseil d’Etat.
Notre démarche citoyenne : informer nos membres
Nous l’avions fait par voie de recommandations de vote pour le premier tour du 7 mars suite au questionnaire que nous avions envoyé à tous les candidats. Les candidat-e-s étaient alors au nombre de huit, ils ne sont plus que quatre à se disputer l’unique siège : A gauche, une Verte se présente. A droite, ils sont trois à espérer décrocher le précieux sésame.
Alors, pour qui voter ?
Suite à la Newsletter envoyée à nos membres et amis, une majorité de ceux-ci se sont exprimés en faveur de deux candidats. Nous corroborons leur choix.
Il s’agit, dans l’ordre de préférence, de :
Yves Nidegger — UDC
Yves Nidegger, le conseiller national UDC (17 045 voix au 1er tour), ami et avocat de notre fédération pour l’avoir accompagné à la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) à Strasbourg dans le cadre de l’affaire Perinçek c. Suisse où nous agissions en tant que tiers intervenant, a décidé, avec son parti, de rester en course quitte à diviser la droite. S’il n’a pas le soutien d’aucune autre formation politique (Cyril Aellen s’étant retiré de la course et le PLR ayant choisi de ne pas donner de consigne de vote et le MCG recommandant de glisser un bulletin blanc dans l’urne), incarne une volonté de changement mise en exergue par une situation difficile liée à la pandémie.
« La droite en miettes devra être entièrement reconstruite » déclarait-il récemment dans un hebdomadaire genevois. Son parti argue qu’il est « le seul candidat de la droite au deuxième tour » et que « la population genevoise attend autre chose que ce que les candidats encore en lice proposent » […] et « qu’il incarne désormais non seulement la seule alternative à la politique menée jusqu’ici et rejetée par la population, mais aussi la droite dans son ensemble ».
Yves Nidegger mérite toute notre confiance.
Pierre Maudet — Libertés et justice sociale
Le magistrat Pierre Maudet, candidat à sa réélection et qui a fait campagne en indépendant, a incontestablement créé la sensation lors du premier tour en arrivant deuxième (29 275 voix), loin devant le candidat du PLR, Cyril Aellen. En effet, peu influencé par la médiatisation dont a été l’objet Pierre Maudet, un électeur sur quatre (soit 22,6% des votants) a soutenu le conseiller d’Etat démissionnaire qui apparaît le mieux doté des candidats de son camp politique pour conserver sa place au gouvernement cantonal. Néanmoins, sans un parti pour le soutenir, sa tâche sera rude. La question est aussi de savoir quel département du Conseil d’Etat il chapeautera en cas de victoire.
Comme nous l’avions rappelé dans notre précédent article, nous avions, par le passé, longuement conversé avec Pierre Maudet dans le cadre de la problématique du funeste « mémorial arménien » de Genève. Il avait fait preuve d’une grande bienveillance à l’égard de nos préoccupations et doléances.
Fabienne Fischer — Les Vert-e-s – les Socialistes
Avec 38 626 voix au premier tour, décevant pour certains, l’objectif de l’écologiste Fabienne Fischer a été atteint. Face à une opposition dispersée et avec l’appui des socialistes, elle a viré en tête. Fabienne Fischer avec laquelle le Comité directeur de notre fédération avait eu, à l’époque, des échanges sur des thématiques d’actualité à l’origine d’inquiétude pour les membres et amis de notre communauté. Contrairement à son parti, mais surtout au parti socialiste, son approche non-doctrinaire nous avait séduite. Pour plus de précisions, veuillez-vous référer à notre article précèdent.
Delphine Bachmann — PDC
Les démocrates-chrétiens, en l’absence de candidat PLR, ont choisi pour une candidature maison. Ils ont jeté leur dévolu sur leur présidente, Delphine Bachmann faisant de la présidente du PDC Genève et députée au Grand conseil, la surprise de dernière minute de ce deuxième tour. A 32 ans, la cadette de l’élection, qui se substitue en quelque sorte au représentant du PBD Yann Testa qui s’est désisté pour ce second tour, aura la difficile mission de séduire l’électorat du centre-droit.
Delphine Bachmann se présente sur une liste PDC-PBD, Le Centre. La députée au Grand Conseil prend en quelque sorte la place du représentant du PBD Yann Testa, qui a jeté l’éponge après avoir terminé bon dernier du premier tour. N’étant pas candidate au premier tour et donc, n’ayant pas pu répondre à notre questionnaire, Delphine Bachmann reste encore largement inconnue de notre électorat. A vous de la découvrir.
En toile de fond :
Les raisons qui nous ont amenées à l’élection du 7e conseiller d’Etat, les résultats quelque peu inattendus du premier tour, font que ce deuxième tour est pour le moins particulier.
A droite, en l’absence d’une stratégie commune, le sentiment de désunion est plus prégnant que jamais. Au contexte initial de triangulaire entre Fabienne Fischer, Pierre Maudet et Yves Nidegger, s’est ajoutée la candidature de Delphine Bachmann du PDC, …« pour empêcher son allié et concurrent vert’libéral Michel Matter de progresser » disent certains analystes.
Dans ce contexte quelque peu flou, les chiffres, eux, ont le mérite d’être plus clairs et plus parlants : lors du premier tour, la gauche a fait près de 35% des voix, alors que les partis de droite et du centre totalisent, eux, plus de 60% des voix ! C’est dire si l’Entente a vécu et que la droite est en miettes. Tout cela paraît compliquer encore d’avantage les échéances électorales à l’horizon 2023.
Difficile dans ces conditions de définir une stratégie si ce n’est de voter utile en soutenant nos amis.