Le 29 octobre 1923, l’Assemblée nationale turque réunie à Ankara proclame la République de Turquie et consacre la fin d’un empire ottoman épuisé par près de 10 ans de guerre quasi continuelle.
Vaincue à l’issue de la Grande Guerre pour s’être rangée aux côtés des Puissances centrales, la Turquie ottomane suscite la convoitise des forces impérialistes et de ses voisins, notamment la Grèce.
Cette dernière, encouragée par la Grande-Bretagne, envoie une armée d’occupation qui débarquera le 15 mai 1919 à Izmir (Smyrne) sur la côte égéenne. Cette expédition fut justifiée par un mensonge : des menaces de « massacres » parfaitement imaginaires, étayées par de faux documents.
Les exactions des forces hellènes à l’égards des populations civiles en Anatolie conjuguées au Traité de Sèvres du 10 août 1920 (traité qui ne sera, in fine, ratifié par aucun parlement, sauf celui de la Grèce et qui propose rien moins que de dépecer ce qui reste de l’empire ottoman) apparaissent insupportables aux nationalistes turcs regroupés à Ankara (ou Angora), petite bourgade au cœur de l’Anatolie, autour d’un chef charismatique et visionnaire de 38 ans, Mustafa Kemal (Atatürk).
La guerre d’Indépendance est lancée le 19 mai 1920 (date qui sera, par la suite, promulguée « Jour de commémoration d’Atatürk, de la jeunesse et du sport », Ce jour-là, débarque à Samsun, petite ville de la côte de la mer Noire, Mustafa Kemal (Atatürk) à bord d’un vieux bateau à vapeur, le « Bandırma ».
Le 26 août 1920, Mustafa Kemal lance la Grande offensive de reconquête ou « Büyük Taarruz » en turc. Dans un sursaut d’énergie, les Turcs chassent les armées étrangères, notamment grecques et ce malgré l’ampleur du soutien matériel britannique. Avec la victoire du 30 août 1922, les troupes grecques refluent vers la mer Égée, semant la terreur et le feu sur leur passage. Le 8 septembre 1922, elles quittent Izmir en désordre. Vainqueur, Mustafa Kemal signe, un mois plus tard, le 11 octobre 1922, avec l’ennemi héréditaire un armistice dans la ville de Mudanya ce qui mettra fin à la guerre d’Indépendance. Ce triomphe inespéré lui vaut de recevoir de l’Assemblée nationale d’Ankara le titre de « Ghazi » (le Victorieux).
Mustafa Kemal et ses compagnons auront la lourde tâche de parapher la victoire militaire par une autre victoire, diplomatique celle-là. Les dirigeants turcs contraindront les Alliés à accepter – d’égal à égal et c’est une première – un nouveau traité : le Traité de Paix de Lausanne, signé le 24 juillet 1923, qui jettera les bases de la Turquie moderne.
Les Turcs et leur chef, Mustafa Kemal (Atatürk) prennent ainsi une spectaculaire revanche sur le destin.
Le 2 octobre 1923, les troupes d’occupation impérialistes quitte Istanbul alors que le 6, l’armée de libération turque entre dans la ville. Finalement, après consultation entre Mustafa Kemal et les législateurs, la Grande assemblée nationale de Turquie adoptera une résolution entérinant la nouvelle entité : la République de Turquie. C’était le 29 octobre 1923.
Bonne fête et Vive la République de Turquie !
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