Sur le Festival international du film oriental de Genève
En 2005, naissait le Festival international du film oriental de Genève (FIFOG). Au fil de ses 14 ans d’existence, le FIFOG s’est graduellement mué en un événement culturel incontournable en faisant découvrir aux cinéphiles genevois plus de 1 200 films, courts et longs-métrages, documentaires sur des problématiques telles que l’enfance, l’émigration, ou encore sur la liberté pour ne citer que ceux-là.
Le FIFOG, c’est aussi plus de 800 professionnels – réalisateurs, comédiens et acteurs, écrivains, académiciens et journalistes – qui, dès ses premiers pas, ont œuvré à asseoir la réputation d’un festival qui rayonne bien au-delà du canton de Genève : en effet, ce sont plus de 30 pays, d’Orient et d’Occident, qui, par leurs productions cinématographiques, se sont fait l’écho d’une Genève solidaire et ouverte sur le monde.
Le FIFOG et la FATSR
La Fédération des Associations Turques de Suisse Romande (FATSR) participe, en sa qualité de sponsor et de partenaire associatif, à cet espace d’échanges qui a pour ambition de mettre à la disposition du grand public la diversité d’une production cinématographique d’Orient qui peine encore à être connue sous nos latitudes.
Pour rappel, en 2016, nous avions soutenu deux films turcs : Eve Dönüş Sarıkamış 1915 et Sivas. Ce denier avait remporté le FIFOG D’Or, c’est-à-dire, le premier prix du Festival dans la catégorie longs-métrages. En 2017, le cinéma turc fut honoré par le FIFOG d’Argent pour Kasap Havası. En 2018, nous avions présenté l’émouvant film Ayla, fille de guerre alors que jury avait décerné — dans la catégorie « Prix de la compétition Internationale (courts-métrages) » — le FIFOG d’Or au film Toprak. Enfin, cette année, notre choix s’est porté sur Sibel.
Les tergiversations du Département de la culture et du sport
Alors que la 14e édition du Festival International du Film Oriental de Genève, placée sous l’égide de la Commission suisse pour l’UNESCO, fut couronnée d’un grand succès, son avenir se voit subitement menacé par le désengagement financier des autorités de la Ville de Genève qui veulent lui retirer son aide de CHF. 160 000.-, soit environ 37% du budget du FIFOG.
Dans une lettre datée du 22 février 2017, Sami Kanaan, le Conseiller administratif de la Ville de Genève à la tête du Département de la culture et du sport, adresse des encouragements chaleureux au FIFOG en ces termes :
Je vous confirme que la Ville de Genève entend poursuivre le soutien financier octroyé chaque année au FIFOG (…) cette manifestation contribue à une meilleure compréhension de la diversité des cultures. En ce sens, elle a toute sa place dans le calendrier annuel d’une cité multiculturelle telle que Genève. »
Le même Sami Kanaan se rétractera le 23 août 2018, lors d’une réunion à laquelle étaient convoqués les responsables du FIFOG – en pleine préparation de l’édition 2019 – pour, dans un premier temps, leur signifier la suppression de la dotation, puis, devant l’incompréhension et la résistance affichée, pour proposer la dilution du FIFOG dans un autre festival existant sous la forme d’une vague case de programmation à définir !
Si la stupeur est de mise parmi les responsables du FIFOG, cette volte-face de la part du Conseiller administratif n’est pas une surprise pour nous, loin de là :
Sami Kanaan, lors d’un de nos rendez-vous et suite à notre question de savoir si oui ou non une demande d’autorisation pour l’érection du monument arménien initialement prévu dans le parc de l’Ariana avait été déposée, nous avait sciemment menti : alors qu’il avait réfuté une telle possibilité lors de notre entrevue, nous apprenions par la presse, le lendemain, qu’une autorisation de construire avait bel et bien été déposée par la Ville de Genève !
Et surtout, le politicien nous avait confirmé qu’en aucun cas, ce mémorial inclurait une plaque commémorative mentionnant le mot « génocide ». Kanaan avait réitéré cette « promesse » dans l’émission Forum de la RTS datée du 26 juin 2013.
Vous pouvez agir : signez et faites signer la pétition
Ce retrait arbitraire et brutal du Conseiller administratif en charge de la culture qui remet en cause la pérennité du FIFOG, a mis en émoi les milieux artistiques et culturels qui se sont mobilisés pour exprimer leur désarroi et leur vive inquiétude.
La perspective de voir le département de la culture et des sports limiter ou amputer ses aides publiques versées au festival a suscité une levée de boucliers : à l’instar de Tahar Ben Jelloun, écrivain, poète et lauréat du prix Goncourt, de nombreuses personnalités et cinéphiles ont d’ores et déjà signé une pétition déplorant les manœuvres de Sami Kanaan et demandant aux autorités genevoises de reconsidérer leur décision et de soutenir le FIFOG.
Nous sollicitons de la part de nos membres, sympathisants et amis cinéphiles qu’ils se mobilisent afin que le Festival international du film oriental de Genève puisse continuer à nous émerveiller. Ils peuvent et doivent faire la différence.
Signez et faites signer la pétition.