
Elections municipales genevoise – Informations générales
Ce dimanche 15 mars 2020, dans le cadre de la législature 2020-2025, Genève renouvellera les exécutifs et les délibératifs de ses 45 communes.
Au total, ce sont 1 863 candidats — 721 femmes et 1 142 hommes — qui viseront un des 938 sièges dans les conseils municipaux.
Conseillers administratifs, maires et adjoints constituent l’organe exécutif des communes. Pour l’ensemble des 45 communes genevoises, ce sont quelques 241 candidats — 79 femmes et 162 hommes — qui s’affrontent pour les 137 sièges en jeu. Ils sont élus au système majoritaire, avec un second tour de scrutin le 5 avril 2020 si la majorité absolue n’est pas atteinte au premier tour.
Consultez la liste des candidats :
Conseils municipaux – Les listes électorales avec les noms des candidat-e-s par commune et parti.
Exécutifs communaux – Listes électorales avec les noms des candidat-e-s par commune et parti.
De nombreuses possibilités s’offrent aux électrices et électeurs au moment de remplir leurs bulletins électoraux; cet exercice peut se révéler être ardu, et nous leur conseillons vivement de consulter la brochure explicative ad hoc.
Notre démarche citoyenne :
La communauté des Genevois d’origine turque ainsi que les Turcs non naturalisés qui peuvent également – sous certaines conditions – voter, ont souhaité être éclairés davantage pour leur choix électoral et sollicitent, dans ce but, notre Fédération. En effet, par-delà les sensibilités politiques qui peuvent exister entre ses membres, notre communauté est traversée par des préoccupations convergentes, dont certaines n’ont pas été forcément abordées lors de la campagne électorale.
Pour satisfaire le besoin d’information de nos membres et sympathisants qui sont fermement décidés à soutenir les candidats qui ont un profil correspondant à leurs sensibilités, la fédération a fait parvenir un questionnaire aux différents partis et candidats en leur demandant de bien vouloir s’exprimer sur des sujets — stigmatisation, récupération politique, domaines de compétence des élu-e-s, politique culturelle et mobilité — qui nous tiennent à cœur.
Lors d’élections précédentes, un certain nombre de candidats nous avaient fait savoir qu’ils ne connaissaient pas ou peu de choses quant aux tragiques événements de 1915 survenus dans l’Empire ottoman, ce qui n’avait n’a pas empêché des Conseillers administratifs de la Ville de Genève de « réécrire l’Histoire » en implantant, en avril 2018, un monument hautement controversé dans le parc de Trembley. En vue d’éclairer les candidat-e-s sur le contexte historique et juridique de ce monument, nous avons joint à notre questionnaire un document PDF intitulé “Réflexion à l’ombre des “Réverbères de la mémoire”, “génocide” ou “éthocide arménien“.
Nous avons reçu un certain nombre de réponses écrites de la part des candidats que nous avons sollicités ; d’autre nous ont spontanément contacté avant même l’envoi du questionnaire et nous avons eu l’occasion d’interagir avec certains lors de réunions.
Nos membres et amis trouveront ci-dessous nos recommandations de vote sachant qu’ils sont libres de leurs choix électoraux. Si nous avons un profond respect pour les inclinations politiques de chacun et chacune, nous tenons, néanmoins, à leur rappeler que la participation au scrutin est un acte fondamental en démocratie.
S’engager dans l’acte de vote, c’est faire valoir ses idéaux et son opinion !
Voici nos recommandations de vote :
Mouvement citoyen Genève (MCG)
A l’écoute de la Fédération depuis 2007, le MCG a toujours été sensible à nos préoccupations. Notre Comité a eu l’occasion, a maintes reprises, d’interagir avec ses dirigeants et nombres de ses membres, que cela soit par le biais de réunion de travail ou de leurs présences lors d’événements que nous avons organisés par le passé, tels que des conférences ou autres activités culturelles. Faut-il le rappeler, le MCG s’est, à plusieurs reprises, engagé au niveau du Conseil municipal de la Ville de Genève ou encore du Grand Conseil genevois sur des problématiques qui nous étaient chères.
Le MCG lance deux candidats au Conseil administratif de la Ville de Genève : l’ex-conseiller d’Etat Luc Barthassat, transfuge du PDC, son parti d’origine, et Daniel Sormanni, Conseiller municipal, Député, ingénieur de formation.
Luc Barthassat, avec lequel des membres de notre Comité ont déjà eu l’occasion de dialoguer, fut, à l’époque de son affiliation au PDC, un des promoteurs du funeste monument arménien du parc de Trembley. Cela, ajouté à un récent échange sur le réseau informationnel Twitter, peu courtois de sa part, n’est pas de nature à nous inciter à voter pour ce candidat. Nous demandons donc à nos membres et amis de biffer Luc Barthassat de la liste N° 09 à l’élection du Conseil municipal de la Ville de Genève et de la liste N° 7 pour l’exécutif de la Ville de Genève.
Nous invitons en revanche à voter en faveur des autres candidats du MCG afin que le parti puisse se maintenir au-dessus de la barre du quorum de 7% et de faire un effort particulier pour les candidats qui ont pris soin de répondre par écrit à notre questionnaire, à savoir :
- Daniel Sormanni, Conseiller municipal, Député, Ingénieur en protection incendie, liste N° 09 pour l’élection du Conseil municipal et liste N° 7 pour l’élection au Conseil administratif de la Ville de Genève (voir sa réponse à notre questionnaire).
- François Baertschi, ancien journaliste, Député, Secrétaire général du MCG, liste N° 09 pour l’élection du Conseil municipal de la Ville de Genève, qui suit les activités de notre fédération et la soutient depuis 2010 (voir sa réponse à notre questionnaire).
- Amar Madani, 1er Vice-Président du Conseil municipal, Gestionnaire postal, liste N° 09 pour l’élection du Conseil municipal, avec lequel nous avons eu de longs échanges surtout sur la politique culturelle de la Ville de Genève (voir sa réponse à notre questionnaire).
Parti libéral-radical (PLR)
Les Suisses d’origine turque ont toujours joui d’une relation privilégiée avec le PLR, que cela soit à l’échelle du pays ou encore au niveau cantonal. Nos liens sont basés sur la confiance, le dialogue et la compréhension. L’approche pragmatique que déploie le PLR à nos préoccupations et sollicitude y est certainement pour beaucoup.
Dans le cadre de ces élections, plusieurs de leurs candidats nous ont spontanément sollicité et invité aux réunions du parti où nous avons pu dialoguer d’une manière ouverte et constructive. Contrairement à certains autres partis, le PLR est à l’écoute des Suisses d’origine turque. Leurs candidats méritent notre confiance.
En Ville de Genève, Simon Brandt est candidat au Conseil administratif. Nous le connaissons de longue date, depuis 2007 pour être précis. Nous avons récemment eu la possibilité de le rencontrer lors d’un moment de convivialité qui nous a permis de lui poser des questions sur son approche quant aux défis qui attendent Genève. Très au courant de l’histoire et des liens profonds et anciens qui unissent la Turquie à la Suisse, Simon Brandt a également suggéré quelques idées pour le centenaire, en 2023, de la République de Turquie.
Nous avons également évoqué les soubresauts qui ont agités le parti. Un certain nombre de nos membres, qui souscrivent aux idéaux du PLR, s’étaient émus des tirailleries au sein du parti et des récents rebondissements judiciaires.
Lors de notre réunion, nous avons évidemment évoqué les récents déboires auxquels Simon Brandt a été confronté et au traitement injustice qu’il a subi. Il serait trop long d’expliquer, ici, les tenants et les aboutissants de cette affaire, tellement elle est édifiante !
Ces quelques liens vous permettront de vous en rendre compte :
https://1dex.ch/2020/02/laffaire-simon-brandt-un-signal-faible-mais-assourdissant/
https://www.20min.ch/ro/news/geneve/story/Le-Ministere-public-innocente-Simon-Brandt-10052272
https://www.ghi.ch/le-journal/la-une/simon-brandt-reintegre-la-police
Comme on peut le constater, Simon Brandt été accusé à tort d’avoir consulté la base de données de la police, ceci sans aucune vérification préalable de la Police judiciaire. Aujourd’hui totalement blanchi des accusations le concernant, c’est à un Simon Brandt combatif que nous avons souhaité plein de succès. Visiblement, cette mésaventure l’a renforcé dans ses convictions et dans sa volonté de combattre les injustices et de tout faire pour mettre un terme aux nombreux dysfonctionnements que connaît la Ville de Genève. Simon Brandt peut compter sur notre soutien pour mener à bien ces objectifs.
Il serait trop long d’énumérer ici tous les candidat-e-s avec lesquels nous avons interagi au fil de la campagne. Nous voudrions, néanmoins, mettre en avant les candidates suivantes :
- Florence Kraft-Babel (liste N° 02 pour l’élection du Conseil municipal de la Ville de Genève), Conseillère municipale et Directrice artistique avec qui nous partageons, depuis un certain temps déjà, une convergence de vue, que ce soit sur les différents thèmes de cette campagne ou, d’une manière plus spécifique, sur les thématiques qui nous touchent. Sa réponse à notre questionnaire devrait convaincre nos électeurs et électrices.
- Anastasia-Natalia Ventouri (liste N° 02 pour l’élection du Conseil municipal de la Ville de Genève), Pharmacienne et titulaire MBA, qui nous a surpris par son honnêteté intellectuelle, sa détermination et son enthousiasme à œuvrer pour une société plus juste et équitable. Grecque d’origine, nous avons eu un grand plaisir à discuter des innombrables similitudes entre les peuples grecs et turcs.
Union démocratique du centre (UDC)
Contrairement à ce que certains électeurs et électrices ayant des liens avec la Turquie pourraient penser, l’UDC s’est fortement impliquée à protéger les intérêts supérieurs de la Suisse quand il s’agissait de ses relations avec la Turquie. On se souviendra de la courageuse prise de position de M. Blocher en 2006 lors de la tentative d’usurpation de l’article 261bis de la norme anti-raciste du Code pénale suisse par un lobby ethnocentrique (la Cour Européenne des droits de l’homme à Strasbourg , via son arrêt dans l’affaire l’affaire du Dr. Doğu Perinçek du 17 décembre 2013, puis par le jugement du 15 octobre 2015 (procédure à laquelle nous avions participé en tant que “tiers intervenant”) donnera d’ailleurs raison à M. Blocher comme l’avait d’ailleurs rapporté la Tribune de Genève dans son édition du même jour).
Quant à l’UDC genevoise, par la voix, entre autres, d’Eric Bertinat (Conseiller municipal, ancien Président VdG et ancien Député, liste N° 06 de l’élection au Conseil municipal de la Ville de Genève que nous avions soutenu lors des élections au Conseil national d’octobre 2019), elle s’était interposée au projet du monument arménien “qui ne sert ni les intérêts de Genève, ni de la Suisse en général“, lors de débats au Conseil municipal ou lors de votes au Grand Conseil.
Les candidat-e-s de l’UDC méritent notre confiance, soutenons-les !
Parti socialiste (PS)
Depuis plusieurs années, il est regrettable de constater que le Parti socialiste suisse se distingue par une politique ambiguë envers la Turquie et ses ressortissants établis en Suisse : Au lieu d’encourager un débat, forcement contradictoire, les prises de positions partisanes sur des sujets historiques comme la lecture des événements survenus il y a plus de cents ans dans l’Empire ottoman, ou encore son effort à vouloir occulter, voir légitimer les actions du PKK ou encore de sa filiale syrienne, le YPG, irritent et blessent de plus en plus l’électorat turc.
Pour ces élections municipales, nous avons sollicité du PS genevois de répondre à notre questionnaire. D’après les informations de membres proches du PS, les candidat-e-s auraient reçu comme consigne de ne pas répondre à nos sollicitations ! Vrai ou faux, nous préférons ne pas envisager une telle éventualité : cela équivaudrait à bafouer des municipales qui sont aussi des élections dites de “proximité”.
Nous avons, néanmoins, reçu une réponse de Pascal Holenweg, Conseiller municipal (Liste N° 01 pour l’élection au Conseil municipal de la Ville de Genève), avec lequel nous avions croisé le fer il y a près de dix ans dans l’émission Forum de la RTS. Nous le remercions vivement, en ce sens, que sa “contribution” que l’on pourrait qualifier de crue, voire de grossière, est très symptomatique de ce que certains socialistes genevois nous ont habitué : une défaite intellectuelle tant sa réponse à notre questionnaire traduit la faiblesse de l’argumentaire. Lisez et vous comprendrez.
Pour l’élection au Conseil administratif de la Ville de Genève, le PS présente deux candidats dont Sami Kanaan, Conseiller administratif (liste N° 1, Les Vert.e.s – Les Socialistes). Le magistrat sortant est bien connu de notre électorat pour avoir été un des fervents défenseurs du lobby arménien …aux dépens de toute éthique et d’intégrité morale.
Nous nous expliquons :
Sami Kanaan, lors d’un de nos rendez-vous et suite à notre question de savoir si oui ou non une demande d’autorisation pour l’érection du monument arménien initialement prévu dans le parc de l’Ariana avait été déposée, nous avait sciemment menti : alors qu’il avait réfuté une telle possibilité lors de notre entrevue, nous apprenions par la presse, le lendemain, qu’une autorisation de construire avait bel et bien été déposée par la Ville de Genève !
Et surtout, le politicien nous avait confirmé qu’en aucun cas, ce mémorial inclurait une plaque commémorative mentionnant le mot « génocide ». Sami Kanaan avait réitéré cette « promesse » dans l’émission Forum de la RTS datée du 26 juin 2013. Il n’en sera rien !
Le mensonge est un outil puissant mais il ne devrait pas être l’apanage des élus censés faire preuve d’exemplarité. Et en ce sens, Sami Kanaan a failli à son serment.
La politique culturelle de la Ville de Genève reste encore influencée par les aspirations, politiques entre autres, des Conseillers administratifs, en charge du Département de la culture et du sport. On l’a vu encore récemment lorsque que Sami Kanaan, magistrat en charge de la culture auprès de la Ville de Genève, a voulu supprimer la subvention du Festival International du film oriental de Genève (FIFOG)
Ensemble à Gauche (Solidarité – DAL)
Née en 2011, la coalition de la gauche radicale englobe divers partis et mouvements dont les membres sont représentés au Grand Conseil, au Conseil municipal de la Ville de Genève. En refonte depuis l’automne 2019, et en l’absence d’interaction, il nous est peu aisé d’émettre une opinion saine sur cette coalition. Notons, cependant, qu’un de leurs candidats manifeste une inimité persistante à l’égard de notre pays d’origine.
Il s’agit de :
- Christian Zaugg (liste N° 03 à l’élection du Conseil municipal de la Ville de Genève) qui avec une dizaine d’autres Conseillers municipaux de la Ville de Genève, signa, tout d’abord, la funeste motion M-759 du 8 décembre 2007 à l’origine du monument arménien de Genève, puis, en avril de cette année, le projet de résolution R-879. Nous vous suggérons de le biffer.
Parti démocrate-chrétien (PDC)
Il y a des années, une délégation de notre fédération avait été reçue par les instances dirigeantes du PDC genevois. Si la rencontre fut chaleureuse, elle nous laissât quelque peu sur notre faim, certaines thématiques furent peu ou pas abordées, voir même esquivées.
Nous notons la présence d’Alain de Kalbermatten, candidat à l’élection du Conseil municipal de la Ville de Genève, sur la liste N° 04. Pour l’avoir rencontré à plusieurs reprises, son parti pris et ses positions négatives à l’encontre des aspirations et des préoccupations de notre électorat nous sont connus. La presse genevoise s’en était d’ailleurs fait l’écho à l’époque. Nous vous suggérons de le biffer.
En conclusion :
Quant aux nombreux autres candidat-e-s d’autres partis non cités ici, il incombe à nos membres et amis de faire une recherche approfondie pour déterminer le profil de chaque postulant-e.
Voter nous lie les uns aux autres en tant que citoyens et citoyennes. En participant à une élection et en donnant notre point de vue, nous contribuons au bon fonctionnement de notre démocratie.
Le fait d’exprimer, au travers de notre vote, notre accord ou notre désaccord avec nos élu-e-s est la garantie que le système politique peut assumer des points de vue différents et résoudre, d’une manière sereine, les divergences.
Ne faisons pas de l’abstentionnisme le plus grand parti de Suisse ! Votons.