Préambule
Dans un précédent article — diffusé par le biais d’une Newsletter et via les réseaux sociaux — nous avions eu l’occasion d’éclairer nos membres et amis dans leurs choix électoraux à l’occasion de l’élection du Conseil national et du premier tour de l’élection du Conseil des États du 22 octobre 2023.
Au vu des résultats, nous sommes assez satisfaits de voir un certain nombre de nos favoris être élus ou encore être placés en situation favorable pour le deuxième tour pour la course au Conseil des États. Enfin, et nous nous en réjouissons, une grande partie de nos adversaires n’ont pas été élus (certains de justesse comme Sami Kanaan, l’ancien Conseiller administratif de la Ville de Genève qui — comme nous l’avions souligné dans un précèdent article — nous avait sciemment menti concernant le monument « Les Réverbères de la Mémoire ») ou encore mis en difficulté pour ce deuxième tour.
Au plan fédéral, la course au Conseil national a vu l’UDC — grand vainqueur de ces élections — faire un bond significatif avec 27.9% des intentions de votre (soit 2,3 points de pourcentage en plus comparé à 2019). Les Vert-e-s et les Verts libéraux sont quant à eux en net recul, respectivement à 9.8% et 7.6%. Dans un climat généralement désavantageux pour la gauche, le PS sauve les meubles et confirme sa position de deuxième formation politique du pays avec 18.3% des suffrages.
Quant au PLR — parti fondateur de la Suisse moderne — il maintient de justesse sa troisième place en termes de part électorale, talonné par Le Centre qui, globalement, a toutes les raisons d’être satisfaits par ces élections fédérales. Jamais, depuis la création de l’État fédéral en 1848, les prédécesseurs du Centre – conservateurs chrétiens puis démocrates-chrétiens – n’avaient obtenu plus de sièges au National que le parti fondateur de la Suisse moderne !
En ce qui concerne les résultats partiels de l’élection au Conseil des États, sur les 46 sièges, 13 sont encore à pourvoir. C’est l’objet de ce deuxième tour.
Voici nos recommandations de vote :
GENÈVE (2 sièges vacants)
À SOUTENIR :
LISTE N° 1 : L’ALLIANCE GENEVOISE
- POGGIA Mauro
Fort de sa popularité issue, entre autres, de l’excellente gestion durant l’épidémie de Covid, l’ancien conseiller d’État genevois, caracole en tête de la course au Conseil des États avec 38 761 suffrages. Mauro Poggia aura également fait office de locomotive pour son parti le MCG que nous avons soutenu dès la première heure. « L’effet Poggia » aura permis au MCG de décrocher deux sièges au National, confirmant aux fédérales sa progression aux élections cantonales de ce printemps.
Mauro Poggia que certains membres de notre Comité directeur connaissent depuis des dizaines d’année a toujours eu une bienveillante disposition à l’égard des préoccupations des Suisses d’origine turque et de leurs amis.
Comme nous l’avions mentionné dans notre précèdent article, l’ancien conseiller d’État genevois a eu un rôle de facilitateur quant aux problèmes de logistique auxquels les bénévoles ont été confrontés concernant l’aide humanitaire suite au tremblement de terre qui a secoué la Turquie le 6 février dernier. Dans ces moments difficiles, nous avons été très sensibles à son élan de solidarité. - AMAUDRUZ Céline
Arrivée quatrième avec 28 365 suffrages, Céline Amaudruz confirme au niveau cantonal la progression de l’UDC en Suisse. Ce parti — qui comme nous l’avions précédemment rappelé — a toujours eu une attitude responsable et non-partisane sur des sujets comme la tentative de la manipulation de l’article 261bis de la norme anti-raciste du Code pénale suisse par les activistes arméniens, ou encore dans l’affaire Perinçek c. Suisse portée devant la Cour européenne des droits de l’homme à Strasbourg et à laquelle nous avions, d’ailleurs, participé à titre de « tiers intervenant» avec l’appui de notre avocat Yves Nidegger, l’ancien Conseiller national UDC et actuellement Député au Grand Conseil genevois qui avait représenté avec succès notre Fédération auprès de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) à Strasbourg.
Céline Amaudruz — Vice-présidente de l’UDC Suisse et la plus ancienne élue au National au sein de la droite (2011) — mérite notre confiance et notre soutien : avec le tandem Amaudruz–Poggia, nous avons une opportunité unique de faire barrage au ticket rose-vert composé de Carlo Sommaruga et de Lisa Mazzone.
NON À LA TURCOPHOBIE :
LISTE N° 3 : LES SOCIALISTES – LES VERT-E-S
- SOMMARUGA Carlo
Si le pédigré de Carlo Sommaruga (arrivé troisième avec 37 837 voix juste derrière la Verte Liza Mazzone en deuxième position avec 38 019 voix) est bien connu des électeurs suisses d’origine turcs et de leurs amis, il nous apparaît néanmoins important de constamment rappeler sa fibre viscéralement turcophobe.
Sommaruga ne cache pas sa sympathie — pour ne pas dire une quasi dévotion pour le « Parti des travailleurs du Kurdistan » (PKK) – un groupe terroriste d’inspiration maoïste interdit dans de nombreux pays à travers le monde — n’hésitant d’ailleurs pas à s’exprimer, ici et là, sous effigie de son chef historique, Abdullah Öcalan, aujourd’hui en prison.
Dans le même registre, pour Carlo Sommaruga, président du groupe d’amitié Suisse-Palestine au Parlement, le Hamas reste clairement un « acteur incontournable pour trouver une paix juste et durable au Moyen-Orient » ! C’est ce que Le Temps nous révélait en janvier 2012 déjà. Et depuis l’ignoble attaque sans précédent du Hamas du 7 octobre en territoire israélien qui engendrera le funeste cycle des représailles dont les civiles, de part et d’autre, paient un lourd tribut, Sommaruga évitera de mentionner le mot « terrorisme » pour qualifier le Hamas confirmant ainsi la position pour le moins ambigüe du Parti socialiste suisse telle que rapportée par les médias suisses.
Il a également la particularité d’être un membre actif du “géno-club” et fervent défenseur de la cause arménienne (avec sa colistière Lisa Mazzone, il est co-président du groupe parlementaire Suisse-Arménie), ce qui n’est pas un problème en soit s’il ne faisait pas usage de contre-vérités et d’une ignorance crasse envers tout ce qui touche l’histoire et le contexte géopolitique que ce soit celui de la Turquie ou encore plus récemment celui ayant trait au conflit dans le Sud Caucase suite à l’occupation par l’Arménie de près de 20% du territoire de l’Azerbaïdjan.
Notre Comité directeur de l’époque se souviendra que, lors d’une réunion au siège du PS durant les élections genevoises de mars 2011, il s’était ridiculisé devant ses camarades de parti : s’aventurant à démontrer avec insistance l’existence d’un soi-disant « génocide arménien » et alors que nous lui avions signalé des erreurs historiques flagrantes dans son exposé, il nous avait avoué n’avoir lu aucun ouvrage sur les événements survenus dans l’Empire ottoman en 1915 !
Nous tenons ici à réitérer à Carlo Sommaruga notre proposition de participer en tant qu’intervenant à un débat contradictoire et publique sur la tragédie turco-arménienne de 1915.
Pour rappel, Sommaruga avait fait l’objet d’une enquête pour diffamation à l’encontre de l’historien français, le Prof. Maxime Gauin, spécialiste reconnu de l’histoire ottomane tardive, qui avait porté plainte à Paris, à la suite d’un message de Sommaruga sur X (anciennement Twitter) daté du 5 juin 2016. Il n’a été sauvé que par sa nationalité et son immunité parlementaire : sachant que toutes poursuites des autorités judiciaires françaises seraient vaines, l’individu n’a jamais daigné répondre au courriel de la police parisienne !
Pour ce deuxième tour de l’élection au Conseil des États, Carlo Sommaruga s’est allié avec sa colistière, Lisa Mazzone (Les Vert-e-s), également co-présidente du groupe Suisse-Arménie sous la Liste 3.
Enfin, dans une page «Opinion » du quotidien Le Temps, Sommaruga s’était offusqué, avec d’autres signataires, d’une lettre dûment référencée et d’un documentaire sous forme d’un coffret/DVD — concocté par des historiens (non- turcs) de renom sur les événements survenus dans l’Empire ottoman en 1915 — que nous avions envoyés au Conseil municipal de la ville de Genève et au Grand Conseil genevois en avril 2022.
Si la mathématique électorale n’est pas une science parfaite, la dynamique créée au lendemain des élections du 22 octobre par le duo Poggia–Amaudruz pourrait s’emparer d’un siège, celui de Carlo Sommaruga. Nous pouvons y contribuer en nous mobilisant !
VAUD (1 siège vacant)
À SOUTENIR :
L’ALLIANCE VAUDOISE (PLR – UDC – LE CENTRE)
- BROULIS Pascal
Les Suisses d’origine turque ont toujours joui d’une relation privilégiée avec le PLR, que cela soit à l’échelle du pays ou encore au niveau cantonal. Nos liens sont basés sur la confiance, le dialogue et la compréhension. L’approche pragmatique que déploie le PLR à nos préoccupations et sollicitude y est certainement pour beaucoup.Dans le cadre de ces élections, plusieurs de leurs candidats nous ont spontanément sollicité et invité à des réunions où nous avons pu dialoguer d’une manière ouverte et constructive.
Ce fut le cas de M. Pascal Broulis, ancien Conseiller d’État et candidat à sa propre succession avec lequel nous avons longuement pu discuter fin août dans le cadre des élections fédérales.Encore récemment, notre électorat et nos amis ont eu l’occasion d’interagir avec Pascal Broulis et ont pu constater son intérêt pour les Turcs de Suisse : malgré un agenda électoral très chargé, Pascal Broulis a participé à notre conférence « 1923 — Le Traité de Paix de Lausanne et la naissance de la Turquie » suivi d’un concert et d’un cocktail donnés au Palais de Rumine à Lausanne le 29 octobre dernier à l’occasion du centenaire de la République de Turquie.
Les discussions fructueuses que nous avons eu à cette occasion ou encore lors des séances avec le parti et les associations reflètent son authentique intérêt pour les préoccupations spécifiques de la communauté turque mais aussi plus générales comme le renforcement du pouvoir d’achat, le soutien aux PME en réduisant taxes et bureaucratie ou encore stopper l’explosion des primes en numérisant la santé, tout en préservant le libre choix du médecin.
NE MÉRITE PAS NOTRE CONFIANCE :
PARTI SOCIALISTE VAUDOIS – LES VERT-E-S VAUDOIS-ES
- MAHAIM Raphaël
S’il ne fait pas ouvertement l’apologie du PKK comme le Conseiller aux États sortant Carlo Sommaruga, Raphaël Mahaim nourrit cependant des sympathies à l’encontre du Parti des travailleurs du Kurdistan ou PKK (en kurde : Partiya Karkerên Kurdistanê), une organisation terroriste armée, citée en tant que telle par plusieurs pays et organisations, à l’instar de l’Union européenne, les États-Unis, le Canada, l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (l’OTAN) et le Japon.
Sous le couvert de défendre les Kurdes (il est important de noter que nos membres d’origine kurde tiennent à faire la distinction entre « Kurdes» et « sympathisants du PKK ») Raphaël Mahaim a donné, à maintes reprises, un soutien plus qu’ambigu à cette mouvance : il a participé à plusieurs rencontres organisés par des sympathisants du PKK, entre autres, dans le cas du centenaire du Traité de Paix de lausanne, comme l’en attestent, entre autres, Le Matin ou, plus récemment encore, l’hebdomadaire L’Événement.
Conclusion
Les dernières élections présidentielles et législatives en Turquie ont démontré que la démocratie — avec un taux de participation de près de 87% — y est vivace et que les Turcs y sont très attachés. Pour ceux d’entre nous qui ont la chance de voter en Suisse, nous nous devons montrer la même résilience : ici ou ailleurs, chaque voix est cruciale et il est impératif de se déplacer aux urnes pour éviter que les indécis le disputent aux abstentionnistes.
Pour certains, voter est un devoir moral, pour d’autres, voter est un droit et non un devoir. Enfin, pour certains, voter n’est ni un droit ni un devoir, c’est un calcul, l’enjeu n’étant pas tant de choisir un élu ou de faire valoir ses convictions, que de réaliser un choix pragmatique, qui défende des intérêts bien compris, en « votant utile », par exemple.
Alors, quelle que soit votre philosophie, …n’oubliez pas de voter : vous pouvez faire la différence !
Dernière révision : 07.11.2023